M s’attarde sur le lit, avant que je n’ouvre la porte-fenêtre afin des les chiens filent ensemble dehors, d’un seul mouvement fuyant et rapide. Je réponds à M. L qui viendra en janvier remplacer le prunier mort. J’appelle RC pour lui réclamer des timbres. Il me demande de passer avant 15h, juste le temps de descendre à la cave pour emballer mes colis. J’étais préalablement passé à la chocolaterie de P, pour lui envoyer quelques douceurs et un stylo, acheté chez BG. En mai dernier, BG m’avait déjà parlé de cette création, inspirée de la couverture du livre de Nicolas Demorand, à propos de ses troubles bipolaires. Les caractères du livre, qu’il m’a montré, sont imprimés en un rouge vif sur fond anthracite, presque noir. BG m’explique que l’auteur voulait un contraste marqué entre l’ombre et la lumière pour exprimer la violence des troubles. Le stylo s’allonge ainsi entre un bois rouge, le padauk, je crois et du noyer. BG m’avait parlé en mai de sa familiarité avec les troubles bipolaires. Lundi dernier, il a ainsi évoqué ceux de sa mère, décédée depuis. Il m’a d’ailleurs raconté comment, sur son lit de mort, des mots du Petit Prince de Saint-Exupéry lui sont revenus spontanément. Il m’a également raconté que peu avant le décès brutal de sa mère, elle avait préparé un lapin pour Pâques, qu’elle avait congelé pour l’emmener chez sa soeur le moment venu. Après son décès, pour Pâques, BG emmena le lapin dans un sac à dos isotherme, à pied, chez sa soeur, à 40 kilomètres. Il faut préciser que sa mère ne marchait plus. Il m’a dit avec humour que le lapin de Pâques, il l’avait porté sur son dos pour rendre hommage à sa mère. Les colis ne sont pas tout à fait près quand je pars vers la vallée de T et R. Comme à son habitude, F se plaint de RC, des enfants de ce dernier, qu’elles jugent irrespectueux avec elle. Mais elle reste souriante, énergique, heureuse du plein sac de pots de confiture vides qu’A m’a donnés pour elle. De retour, je ressors avec les chiens, termine la corvée et me rends à la poste, bondée. Je passe ensuite un moment au téléphone avec mon père, qui me racontent les vieux jours de son frère. Je lis un peu, repars pour le même tour qu’hier avec A et M. C’est un tour aisé, sans trop de danger de véhicules. Nous allons au bout de la ville par les lotissements puis revenons par l’allée des marronniers pour prendre les remparts. Nous revenons ensuite en longeant le cimetière. Je me remets à la saisie de stock. P appelle, simplement pour me raconter une blague. Le soir s’éternise devant l’ordinateur, dans le bureau encombré. Les premiers pétards claquent. M vient se réfugier auprès de moi.