Mercredi 29 octobre 2025

Posted By: Gabriel Feret In: Journal d'un libraire On: mercredi, octobre 29, 2025 Hit: 2

A me réveille tôt, vers 6h. Je croyais bien ne pas pouvoir me rendormir, mais je somnole encore quelques instants, en compagnie des deux animaux. Au matin, j’ai un message d’E qui m’invite à déjeuner en compagnie des F à C. Elle aimerait aussi faire un tour à la librairie. J’hésite, parce que j’avais prévu de monter de nouvelles étagères au sous-sol aujourd’hui, puis accepte. Avant son arrivée, j’ai encore le temps de me promener avec les chiens et d’emballer mes colis. Au restaurant, je croise JCB, qui ne peut s’empêcher de plaisanter sur l’annulation du salon de M. Ce dernier devait avoir lieu ce week-end. J’avais prévu un marché en remplacement, mais le mauvais temps a eu raison de lui aussi. JCB, au regard doux, avenant, peut jouer les naïfs, mais il n’en reste pas moins malicieux, sait se placer dans les bons coups. Il est un bouquiniste expérimenté. Parfois, je l’admire parler librement en dialecte avec des clients amis, les diriger avec finesse vers les publications qui les intéresseront. JCB possède une très belle bibliothèque. Depuis que je le connais, il tente de se débarrasser de milliers de livres, dont il espère un bon prix. Malgré tout, je le croise souvent sur les brocantes et marchés aux puces à la belle saison, à la recherche de la perle rare, un tableau, une lithographie, un livre… Un jour, alors que je lui apportais des documents de l’association, il m’ a raccompagné à ma voiture en disant : « Que veux-tu, je veux bien admettre que c’est maladif, je ne peux pas m’empêcher… » Les F, toujours bienveillants avec moi, m’invitent à déjeuner avant de partir vers le cimetière de C. E et moi rejoignons le centre ville. Je parle avec N, avec R, A rencontrant une représentante dans le bureau. Je repars avec le dernier livre de Claudine Tiercelin De nouveaux défis pour la métaphysique et l’ultime volume du journal de Charles Juliet. E me ramène ensuite chez moi, elle-même bredouille. Je sors avec les chiens pour une courte balade dans le quartier, puis m’allonge. Le repas m’est resté sur l’estomac. Je m’assoupis vaguement, tout en gardant mon attention aux choses extérieures, M qui s’agite, qui réprimande A. Nous repartons ensuite pour un tour, le même que la veille, mais en prolongeant par le centre cette fois. De retour, je saisis en stock une série de bande-dessinées, des Lucky Luke, dont une belle édition originale de La ville fantôme. Je n’aurai pas touché à mes étagères, m’en veux un peu, presque par principe. J’ai besoin de sortir un peu ces derniers temps, de voir des amis. Vendredi, je me suis rendu à une nouvelle rencontre à la librairie. Les auteurs présentaient un livre sur le patrimoine des églises modernes de la région. Après cela, j’ai passé la soirée avec le petit cercle de C. Samedi, j’ai dîné chez E avec J. Le même jour, j’ai commandé mon passeport, puisqu’AC a réitéré son invitation en Angleterre. Je pourrais peut-être partir en janvier prochain. Mais, quoique moins évident, je persiste à éprouver un sentiment de solitude. Il n’ y a que le langage, la reconnaissance aux détours des mots, qui puissent l’éteindre momentanément.