Mercredi 27 Novembre

Posted By: Gabriel Feret In: Journal d'un libraire On: mercredi, novembre 27, 2024 Hit: 31
Déjà deux commandes tombées quand je me lève ce matin. Il en arrivera une dizaine d’autres dans la journée. Le moral était pourtant remonté préalablement, sans que je ne me l’explique. Il se décide de mystérieux desseins dans les arcanes de nos pensées, qui nous conduisent à regarder le monde avec d’autres yeux. Des années, je me suis levé avec de sombres idées, qui ne se dissipaient que rarement. Lorsqu’une lumière apparaissait, je tentais tout pour la garder avec moi, me persuader, profiter, m’écrire ce que j’aurai laissé échapper le lendemain. Peu à peu, avec de la patience et un travail au corps, la noirceur s’est retirée au cachot de ma tête, est devenue la portion congrue de mes jours. Mais c’est un mystère aussi. Pourquoi ai-je survécu ? Pourquoi ai-je eu droit à des moments heureux et tranquilles, alors que d’autres sont morts ? Pire, certains vivent leur vie entière prisonniers du bistre d’une destinée obscure, foutue d’avance. 
A la poste, les préposées subissent une panne de leurs ordinateurs. Heureusement, tous mes colis sont affranchis au préalable. Je saisis ensuite quelques livres en stock, avant de partir chez la vétérinaire avec M, pour calmer ses démangeaisons. M est bien couverte par un traitement, mais les piqures l’irritent. La vétérinaire lui injectera une dose de cortisone. De retour, nous nous allongeons pour une petite sieste en duo. J me rappelle pour avoir des nouvelles (je lui avais laissé un message plus tôt.) Elle me raconte aussi les réussites de son travail, ses soucis aussi. Son expérience paye et j’en suis heureux pour elle. Au téléphone ensuite avec mon père, pour résoudre quelques problèmes informatiques. Nous sortons tard avec M. Le village s’est déjà désertifié, seules quelques voitures passent lentement dans les rues, comme fatiguées elles-mêmes. On sent les odeurs de dîner, que je prends rapidement à mon retour, tout en consultant mon téléphone. A a installé le stand qu’il tiendra tout ce mois-ci à C. J’irai lui rendre visite si j’ai la patience de m’enfoncer dans le centre, parmi les hordes de touristes. 
En soirée, je me remets à la saisie, mais je n’aurai que peu avancé aujourd’hui, aidé par la confortable avance que j’avais prise hier.