Les ventes sont reparties à la hausse en ce mois de novembre. Je m’occupe de plus d’une dizaine de colis ce matin au sous-sol. J’écoute le dernier album de Midlake, que je trouve décevant. XH appelle pour organiser la journée de vendredi, jour où nous irons retirer nos invendus à la foire de B. J’ai d’ailleurs dû décaler mon week-end à P d’une journée d’une manière étrange. J’avais rempli deux activités inconciliables sur mon emploi du temps, sans pour autant réaliser, jusqu’à vendredi dernier, quand j’ai retrouvé XH à C, pour le marché aux puces, et réalisé. XH semble plus serein, même si je pressens toujours une appréhension, une crainte à s’en sortir dans le métier. Camarade agréable, serviable, je suis heureux de le compter parmi mes confrères et amis. Il fait partie de ceux qui ont pris une place dans ma vie depuis deux ou trois ans, qui apaise de leur amitié la solitude des jours, tout comme N, A, ou encore R, qui m’a rendu visite dimanche soir. Avant de partir déposer mes paquets, j’emmène les chiens pour un tour de quartier. A boitille encore, mais il va mieux, joue à taquiner M, après une journée calme hier. J, dans la soirée, ne s’était pas inquiétée. De retour, je rappelle MD, qui commence à récupérer après le suicide de son collègue au printemps dernier. Elle envisage de reprendre le travail. Nous nous verrons certainement mercredi prochain. Je m’allonge pour lire La Figure, oeuvre autobiographique du musicien Bertrand Belin, que j’apprécie. L’auteur parvient à donner une valeur à son expérience, non seulement égotique, mais remplie de doutes, qu’il livre à tâtons, par des emportements poétiques très beaux. Lui aussi me semble un ami, comme pourrait le dire A. Je m’assoupis quelques minutes. Les amis-chiens, comme dirait cette fois J, sont étendus de tout leurs longs à chacun de mes flancs. Nous repartons en promenade. Une pétarade de moteur fait bondir M qui écourte la balade par les remparts. En effet, la plupart du temps, M nous guide, décide de notre parcours. Je me remets à la saisie de stock. Toujours des bande-dessinées. Le lot s’amenuise, j’espère l’avoir achevé avant les fêtes. Pour cela, j’aurai à remonter le frigo de la cave dans la cuisine, monter une nouvelle étagère. La place manque. J m’appelle, me narre longtemps des problèmes relationnels dans son travail. Je lui déposerai A et M demain soir. Elle aussi s’est souvenue de ce triste anniversaire : 10 ans que nous avons perdu cet enfant. Pour autant, après des moments tendus, la semaine dernière, je m’apaise au coeur de celle-ci, au fur et à mesure de l’entrée dans la longue nuit d’hiver, je parviens à déceler un singulier attachement à chacun des êtres qui m’entourent, qu’ils soient amis, de la famille, et, surtout, aux auteurs, ce qui correspond peut-être au principal indice de ma bonne santé morale.