Mardi 19 mars

Posted By: Gabriel Feret In: Journal d'un libraire On: mercredi, mars 20, 2024 Hit: 21

Les colis (peu nombreux) sont emballés avant midi et je finis de saisir le petit lot de PM, que j’appelle pour le tenir informé. Il m’expose ses doléances concernant l’association, ce qui tombe à pic puisque le bureau aura une réunion en ligne ce soir. J’appelle aussi P puis SH pour lui proposer Anima, une revue complète de ses cinq volumes publiée par Jacques Brémond entre 1980 et 1982 et distribuée par un bureau à S par Isabelle Baladine Hovald. Les exemplaires comprennent des articles et poèmes d’écrivains tels Roger Laporte, Jean-Christophe Bailly, Jean-Luc Nancy, Charles Juliet, Rodolphe Burger… etc. Mais SH n’en veut pas : trop récent pour lui, me dit-il. Après un rendez-vous médical, je passe à la poste et poursuis la lecture de Stéphane Beaud. Il adopte un style très technique et méthodologique, comme souvent, bien sûr, en sociologie, même s’il semble que la discipline s’intéresse de plus en plus au récit et l’importance de savoir raconter les histoires. Bonne nouvelle, les sociologues inventeront bientôt la littérature. J’entreprends de saisir le lot acheté la semaine dernière chez madame O, mais il est rapidement l’heure de la réunion. Nous sommes nombreux en ligne. Les discussions tournent beaucoup autour du salon de C et je regrette l’intérêt limité que montrent mes collègues pour les petits événements. Je m’en agace après avoir raccroché et pense à la difficulté pour les libraires accoutumés à l’indépendance, concentrés sur leurs intérêts propres, de travailler ensemble. Je me résous : il faudra donner de ma personne, et pourquoi pas, après tout ? J’envoie donc quelques messages, me renseigne. Le reste de la soirée se passe devant l’ordinateur et des livres de madame O sur la Chine, ses arts et son histoire. Toute la journée, je me suis trompé de deux ans en écrivant la date et le numéro du lot à la fin des livres saisis, comme par  volonté inconsciente de rétention du temps.