Le salon de C est enfin passé. J’en ai sorti une édition originale de Gilles Deleuze chez Fata Morgana, Un nouvel archiviste, avec une pointe sèche d’Ipoustéguy, d’autres livres que m’a vendu LG, une libraire parisienne, férue de philosophie. Le salon a été riche en rencontres, en abus et en fatigue. Je me lève donc sans motivation. Après avoir réglé quelques corvées, promené M de retour depuis hier soir et déjeuné, je me recouche pour une longue sieste. Ce n’est qu’en fin d’après-midi que je descendrai au sous-sol emballer mes colis du week-end. Trois jours que je n’ai pas lu une ligne, malgré mes efforts et une insomnie stérile entre samedi et dimanche. Les jours sans lecture laisse mon jardin intérieur en souffrance, non entretenu, et je sais que, dans ce cas, je vire facilement vers une bêtise sourde. On reconnaît souvent l’intelligence comme un état inné ou à acquérir, mais il se pourrait bien qu’elle ne se manifeste, nous aide, qu’en la travaillant, en la cultivant. Il se pourrait bien que, comme le jardin en broussailles, le chiendent nous polluent les méninges si on ne prend pas soin de se l’arracher. Je me suis retrouvé maintes fois en état de stupidité, la partageant sans honte avec autrui, comme le jardinier fier de laisser agir la nature et qui dissimulerait mal un excès de flemme. En toute culture intervient la main ou les idées de l’homme, son langage dans les livres, ou bien il ne s’agit plus de culture.
Je n’ai pas saisi de livres en stock aujourd’hui. Ce soir, je me trouve encore dans un état de fatigue avancée.