Lundi 26 mai 2025

Posted By: Gabriel Feret In: Journal d'un libraire On: lundi, mai 26, 2025 Hit: 50
Coup de fatigue remarquable dès samedi après-midi. J’ai dormi tout le jour hier en plus des nuits, sans ouvrir un livre. Samedi matin, PM et moi avions terminé de vider les livres de l’appartement de M. et Mme T. J’ai ensuite invité PM à déjeuner. Egal à lui-même, paisible et ironique, il m’a parlé en bonne entente, évoquant son père, disparu il y a quelques années, sa progression sociale, d’ouvrier syndicaliste, qui participa au mouvement de mai 68 à directeur de structure culturelle et sociale. Je me souviens de M. M qui venait se promener sur la place du marché aux livres, à M, jovial, sympathique. Quand je l’ai rencontré, il ne se souvenait déjà plus qui j’étais d’un mois à l’autre, mais il s’efforçait de ne pas le montrer, avec humour. PM est devenu lui-même grand-père depuis. Il est parti hier en visite en Belgique, pour voir un autre fils, P, et sa compagne. 
Je suis encore faible ce matin au réveil. M n’a pas bougé de la nuit, lovée contre moi. Elle ne bougera pas plus quand je me lèverai. Je traîne après avoir édité mes commandes. J appelle et me raconte son week-end de travail à T. Elle est épuisée mais n’a quant à elle que peu dormi : son appartement se trouvait juste au dessus d’un bar bruyant. J’irai la chercher à l’aéroport mercredi matin. M et moi sortons faire un tour de quartier. Je ne mets au colis qu’après le déjeuner, y passerai l’après-midi. Peu avant 17h, AK, la voisine frappe à la porte pour m’apporter les quelques livres d’une personne âgée, dont elle s’occupe. Je n’en prendrai que quatre. Nous repartons M et moi pour un tour de R par les remparts. Le soir, je me remettrai à la saisie de stock, laissée pour compte en fin de semaine dernière, tant la fatigue m’empêchait d’avancer. Glissée sous ma peau, infiltrée dans mes organes, je la sens m’inviter au repos, me laisser maussade aussi, avec ce soupçon d’une nostalgie de temps qui n’existèrent jamais.