Lundi 25 Novembre

Posted By: Gabriel Feret In: Journal d'un libraire On: lundi, novembre 25, 2024 Hit: 33

Je ne me lève que tard et pourtant j’ai beaucoup à faire. M est enroulée dans une couverture et ne se réveillera que plus tard. Nous sortirons dans une douceur étrange, après l’épisode neigeux de jeudi. Il reste de petits amas de neige sale, ça et là, des bonhommes de neige maigres et moribonds. Je descends vers R pour chercher des timbres. F m’indique que RC s’est allongé pour dormir et me demande de le réveiller. J’hésite, l’appelle, il se lève d’un bond « prêt pour le business » dit-il tout de suite. Il m’offre un café, nous échangeons quelques mots ordinaires. A mon départ, F se plaint de lui, comme à son habitude. Elle me suit jusqu’à la voiture, me parle de ses 250 pots de confiture d’églantine. Je lui en ai acheté deux à mon derniers passage, pour AC, dis-je. F espère que je reviendrai avec elle. « Elle est très sympathique et c’est une belle femme. » Je repars en passant par le supermarché. Le frigo est vide, mais le portefeuille ne se porte pas beaucoup mieux. De retour, je dépose à la poste les colis préalablement préparés vendredi et samedi. R est absente, probablement en congés. Au sous-sol ensuite pour m’occuper des livres vendus dimanche et aujourd’hui. Les commandes enregistrent une légère hausse. Je n’ai pas terminé que je dois remonter à C pour voir le docteur D. Comme à chaque fois, la visite me semble une corvée. La nuit est tombée quand je quitte C, mais la douceur persiste. Nous partons en balade avec M. Elle choisit un itinéraire vers le centre. Hier elle a voulu remonter vers les anciennes maisons ouvrières et redescendre par l’Abbaye, comme du temps du confinement. Il suffit ensuite de prendre les remparts et d’aller presque tout droit jusqu’à la maison, du moins en apparence, puisque le chemin trace un long arc de cercle en réalité. Je termine les déclarations en douane des derniers colis, imprime quelques bordereaux. Sans attendre, je me mets à la saisie de stock. La journée aura filé, sans réel temps mort et tant mieux, les accalmies ouvrent la voie à la rêverie, mais aussi aux sombres pensées, aux soucis. Ce n’est que très tardivement que j’ai compris qu’agir me prémunissait d’angoisses inutiles.