Lundi 19 mai 2025

Posted By: Gabriel Feret In: Journal d'un libraire On: lundi, mai 19, 2025 Hit: 69
Je suis happé par le travail de librairie ces derniers temps. Ainsi, il n’y a pas deux semaines, j’ai acheté une grande quantité de livres, incluent Pléiades, livres d’Art, de philosophie, de littérature, des bande-dessinées en nombre, que XH et PM m’aident à enlever. Les marchés m’ont pris du temps également. La semaine dernière, dimanche, je profitai d’une belle journée à N. Vendredi dernier, P est venu me rejoindre au soir et nous avons gagné S samedi à l’aube. Nous y avons retrouvé pour la première fois de la saison clients et amis tels AD, AT, à qui j’avais pris soin de rapporter le livre demandé sur Sénac de Meilhan. PF est passé aussi, affectueux et jovial, mais vivant des jours assombris par sa séparation avec C. CH est apparu en fin de journée. Il m’avait appelé fin février, m’expliquant qu’il allait déménagé et se séparer d’une grande quantité de ses livres. Il a préféré rester locataire, finalement, manger son petit héritage et faire confiance à la région pour lui trouver une place en maison de retraite le moment venu. CH, schizophrène stabilisé, n’hésite pas à parler de sa maladie, de sa famille, apostrophe volontiers les autres clients, achète des livres et autres objets de manière compulsive. De son propre aveu, il ne sait plus où les mettre chez lui. Je suis rentré très satisfait de cette journée, malgré l’épuisement - je n’avais dormi que deux heures la nuit précédente.  Le vent a tourné les derniers temps, la période est plus propice, enjouée. J’avais pu terminé le livre Après l’exil de Georges-Arthur Goldschmidt pendant mon insomnie. Hier, j’ai lu le livre d’Emmanuel Venet, Schizogrammes, recueil d’articles sur son activité de psychiatre, rempli d’anecdotes dramatiques et drôles, pleines de tendresse pour les schizophrènes qu’il soigna pendant 40 ans. La lecture a provoqué une interrogation sur mes propres pensées inavouables, l’évocation du probable syndrome de Diogène de CH, que P écoutait de loin, samedi, tout en m’administrant parfois des oeillades appuyées. 
Aujourd’hui, je remplis mes missions habituelle de colis et de saisie. Le temps est très beau depuis une dizaine de jours.